Prochaine session plénière
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Ce livre présente les différents
acteurs et leurs attributions dans le domaine de
la sécurité, et confirme la nécessité d'assurer un
équilibre entre une conception démocratique des
libertés fondamentales et les garanties de
sécurité, au travers des rapports de l'Assemblée
parlementaire du Conseil de l'Europe et de la
Commission européenne pour la démocratie par le
droit.
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ISBN978-92-871-6423-0 Prix :
39 € / 59 US$
Le présent ouvrage rassemble
les principaux textes de caractère général
élaborés par la Commission de Venise en matière
électorale et référendaire. Sont en premier lieu
présentés les documents de référence : le Code de
bonne conduite en matière électorale et le Code de
bonne conduite en matière référendaire. Plusieurs
études de caractère général enrichissent
judicieusement cette publication.
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No 2008/1 sont
publiés. La nouvelle version de CODICES
sera prochainement disponible sur www.CODICES.coe.int
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POINTS FORTS DE LA
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Référendum
constitutionnel en
Azerbaïdjan
La Commission de Venise
a analysé les amendements à la Constitution de
l'Azerbaïdjan soumis à référendum le 18 mars
2009. Ces amendements comprennent des
changements divers et regroupent un petit nombre
de réformes importantes et des ajustements plus
modestes.
Certains amendements
constituent des améliorations significatives par
rapport à la Constitution actuelle, telles que
l'exigence d'une transparence accrue dans les
affaires publiques et l'introduction d'une
initiative populaire législative.
Dans le même temps, la
Commission de Venise est préoccupée par quelques
développements très négatifs en termes de
pratique démocratique au vu du contexte qui
prévaut e Azerbaïdjan. Cela est principalement
le cas pour la suppression de la règle limitant
à deux le nombre de mandats du Président,
suppression qui renforce sa position déjà
dominante et ne s'inscrit pas dans la pratique
européenne.
De façon générale, les
amendements constitutionnels ne suppriment pas
la nécessité d'une révision constitutionnelle
plus profonde, de façon à aboutir à une
meilleure répartition des pouvoirs entre les
branches du pouvoir de l'Etat.
Le document CDL-AD(2009)010 contient le
texte d'avis et les observations des autorités
azerbaidjanaises concernant l'avis de la
Commission qui a été adopté,
exceptionnellement, par
vote.
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Loi
sur les territoires occupés de
Géorgie
La Commission de Venise a examiné la
loi sur les territoires occupés de la Géorgie à
la demande de la Commission de suivi de
l'Assemblée parlementaire. Cette loi, entrée en
vigueur en octobre 2008, est basée sur la
prémisse que l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud
appartiennent à la Géorgie ; cette position a
été soutenue par l'Assemblée parlementaire dans
sa Résolution 1647(2009).
La
loi criminalise entre autres l'accès
irrégulier en Abkhazie (Géorgie) et Ossétie du
Sud (Géorgie) sans prévoir une exception
explicite pour les situations d'urgence et pour
l'aide humanitaire, et criminalise les activités
économiques irrégulières dans ces régions. Ces
dispositions, de l'avis de la Commission,
devraient être modifiées car elles risquent de
limiter l'accès des travailleurs humanitaires et
la distribution de l'aide humanitaire dans les
régions occupées, ce qui pourrait porter
préjudice au bien-être de la population.
En outre, la loi s'applique rétroactivement
jusqu'en 1990 : cela, de l'avis de la
Commission, est en contradiction avec le
principe de non-rétroactivité de la loi pénale
et pourrait également enfreindre la Convention
européenne des droits de l'homme, même si selon
les autorités géorgiennes il s'agit d'une
disposition seulement déclaratoire puisque la
situation juridique serait la même qu'avant
l'entrée en vigueur de la loi.
Dans le mesure où la loi prévoit
également la nullité des transactions et des
certificats émis par les autorités de ces
territoires, la Commission préconise que la
législation géorgienne garantisse clairement
l'existence de procédures simplifiées de
reconnaissance en Géorgie de ces documents et
certificats.
La Commission a également souhaité que
la loi contienne une disposition visant à
souligner le caractère transitoire de régime
établi par cette loi, en prévoyant qu'il soit
soumis à une révision périodique pour tenir
compte des progrès dans la résolution du
conflit.
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Arménie - réforme du code
pénal suite aux événements de février et mars
2008
Dans le cadre des engagements que les
autorités d'Arménie ont pris vis-à-vis du
Conseil de l'Europe, et notamment de l'Assemblée
parlementaire (PACE résolution 1643(2009), § 6),
la Commission de Venise a prêté son assistance
au groupe de travail au sein du parlement
d'Arménie présidé par M Davit Harutyunyan, et
chargé de réformer les articles 225, 300 et 301
du code pénal. Ces articles sont à
la base des accusations portées contre des
dizaines d'individus qui avaient participés aux
manifestations contre les résultats des
élections présidentielles en février 2008. Elles
s'étaient terminées par des violents
affrontements entre la police et les
manifestants ; 10 personnes y avaient
trouvé la mort. Le Conseil de l'Europe avait
depuis demandé la libération des
manifestants. La réforme du Code
pénal vise a réduire la possibilité d'une
interprétation indûment large des ces
dispositions concernant l'organisation de
désordres de masse, l'usurpation des pouvoirs de
l'Etat et l'incitation au renversement violent
de la constitution. La
Constitution arménienne prévoit tant la non
rétroactivité de la loi pénale que la
rétroactivité de la loi pénale plus favorable.
La Commission de Venise a fourni au parlement
arménien des exemples tirés d'autres pays
européens et a clarifié la portée rétroactive de
cette réforme.
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Interdiction des partis politiques
en Turquie : différences importantes par
rapport à la pratique européenne
commune
Dans son rapport sur la prohibition des
partis politiques en Turquie, adopté au cours de
la 78e session plénière (13-14 mars), la
Commission de Venise constate que la situation
turque présente trois différences importantes
par rapport à la pratique européenne
commune :
1.
La longue liste de critères matériels de la
constitutionnalité des partis politiques,
énoncés à l'article 68 (4) de la Constitution et
dans la Loi sur les partis politiques, va
au-delà de ceux que la Cour européenne des
droits de l'homme et la Commission de Venise
considèrent comme étant
légitimes. 2.
La procédure de décision concernant
l'interdiction ou la dissolution des partis est
plus arbitraire et moins sujette à un contrôle
démocratique que dans les autres pays
européens. 3.
L'existence d' une tradition consistant à
appliquer régulièrement les règles relatives à
la dissolution des partis politiques, n'a
d'équivalent dans aucun autre pays européen et
montre que cette application n'est effectivement
pas considérée comme étant une mesure
exceptionnelle mais comme un aspect structurel
et exécutoire de la Constitution.
Le problème fondamental posé par
les règles concernant la dissolution des partis
politiques actuellement en vigueur en Turquie
est que le seuil, tant pour l'engagement des
procédures que pour l'interdiction et la
dissolution des partis, est trop bas. Ce fait
s'écarte en lui-même « in abstracto »
des normes démocratiques européennes communes et
conduit trop facilement à des mesures contraires
à la Convention européenne des droits de
l'homme, comme le montrent les nombreuses
affaires relatives à la Turquie examinées par la
Cour européenne des droits de l'homme.
En conclusion, la Commission de
Venise estime que, prises ensemble, les
dispositions des articles 68 et 69 de la
Constitution, ainsi que les dispositions
pertinentes de la Loi sur les partis politiques
forment un système qui n'est pas compatible avec
l'article 11 de la Convention européenne des
droits de l'homme tel qu'il est interprété par
la Cour européenne des droits de l'homme, ni
avec les critères adoptés en 1999 par la
Commission de Venise et repris depuis lors par
l'Assemblée parlementaire du Conseil de
l'Europe. Par conséquent, la
Commission de Venise estime que même si la
réforme de 2001 marque un important pas en
avant, elle n'a pas permis d'accroître
suffisamment le degré général de protection des
partis pour qu'il soit comparable à celui qui
découle de la Convention européenne des droits
de l'homme et des normes démocratiques
européennes communes. Il est donc nécessaire de
réformer plus avant pour atteindre cet objectif,
tant en ce qui concerne les questions de fond
que de procédure. Reprendre le processus de
réforme constitutionnelle serait l'option
préférée de la Commission de Venise. Amender les
dispositions spécifiques serait une autre
option.
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